Revenir au site

Agir en matière de prévention et de santé

Monsieur le président, Cher-e-s collègues,

Mon propos portera sur la santé et la prévention, sujet que vous avez abordé M Le Président dans votre intervention mais qui ne transparait pas ou peu dans ces orientations budgétaires. Alors même que nous surveillons la énième vague Covid comme le lait sur le feu et que nous ne pouvons pas ignorer les difficultés du monde médical, nous nous interrogeons sur les actions du conseil départemental pour participer à l’amélioration de la santé et à la prise en charge des morbihannais et morbihannaises.

Nous savons tous qu’une meilleure santé passe par :

-   la lutte contre la précarité et  l’exclusion

-  une meilleure alimentation, 

-  la qualité de l’air, 

-  la préservation de l’environnement

-  la lutte contre l’habitat indigne

-  la prévention de la perte d’autonomie,

-  la lutte contre le décrochage scolaire, contre le chômage, …

autant de défis, entre autres, qui trouvent une réponse dans les politiques de prévention, compétence dont sont dépositaires les départements.

Face aux déserts médicaux qui naissent sur notre territoire (20% des patients n’auraient plus de médecin traitant dans des communes du pays de Pontivy), 

Face à l’aggravation de la santé mentale et à sa prise en charge : en France, une personne sur 5 est touchée chaque année par un trouble psychique (13 millions de personnes) et 75% des moins de 35 ans déclarent avoir déjà ressenti un trouble ou une souffrance psychique. Cela doit nous interroger…

D’autant plus que la prise en charge est elle aussi en souffrance. Notre département compte entre 13 et 16 psychiatres pour 100.000 habitants alors que la moyenne en France est de 23. Il y a quelques mois 1 psychiatre sur 4 manquait à l’EPSM Charcot et je crois que la situation n’était guère meilleure à St Avé !

Il y a urgence à se montrer innovant et volontariste.

Alors oui des territoires s’organisent. 

Les Contrats locaux de santé semblent des outils pertinents pour lutter notamment contre les déserts médicaux. Notre département ne serait signataire d’aucun à notre connaissance.

Des communes se regroupent en SIVU (Syndicat intercommunal à vocation unique) pour le développement d’une offre de soins mutualisée sur leurs territoires (Guern, Melrand, Malguenac, Saint-Thuriau et Le Sourn).

Le contrat territorial de santé mentale, signé cette semaine, est un support du déploiement du Projet territorial de santé mentale. C’est une avancée au regard des besoins morbihannais et nous nous en félicitons mais nous ne pouvons pas ignorer les difficultés que rencontrent les hôpitaux spécialisés dans le recrutement de personnel, qu’il soit paramédical mais aussi médical. Alors que nous vivons dans un département qui semble être une terre d’accueil, nous voyons les établissements de santé se vider d’un certain nombres de soignants. Les conséquences pour les usagers sont des fermetures de lits, des délais de plus en plus longs pour des consultations. Devant cette dégradation de l’offre de soins, nous sommes inquiets pour notre système de santé, notre territoire, les usagers (patients, familles...), le personnel.

Comment nous, département, pouvons-nous agir pour éviter cela ?

Une des meilleures réponses est la bonne prise en charge en amont du besoin du soin, elle s’inscrit dans des actions de prévention et de proximité et là le département a la main. Les centres médico-sociaux répondent à ces missions de prévention et de proximité, encore faudrait-il que les agents soient assez nombreux pour répondre aux besoins et là nous souhaitons dénoncer la baisse des effectifs des travailleurs sociaux, premiers maillons de la prise en charge des personnes en souffrance. La prévention spécialisée, dont les moyens ont également été réduits, intervient auprès des jeunes en situation de fragilité. Ce ne sont là que 2 constats …

Je vous remercie de votre attention.

Myrianne COCHÉ