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Ressources humaines

 

Monsieur le Président, chers collègues,

Pour la première fois depuis plusieurs années, l’exercice 2024 verra une stabilisation des effectifs du Département, avec 2 174 postes (hors assistants familiaux). Nous n’étions pas habitués à pareille décision, à force de voir, année après année, le nombre d’emplois orienté à la baisse, sous couvert de gestion fine ou « d’évolution naturelle. »

A la lecture du budget, on constate que, dans les filières sociale et médico-sociale, les effectifs sont similaires à ceux de l’exercice 2023. C’est le moins qu’on puisse faire après avoir pris l’engagement de faire de ce mandat celui « du social ».

A y regarder de près, si des efforts ont été opérés depuis 2021, ils restent bien timides au regard de la situation dans laquelle était la collectivité et au regard des difficultés sociales que connaissent les Morbihannais :

·      + 20 postes dans la filière sociale

·      + 5 dans la filière médico-sociale

Pour un total cumulé de 480 emplois. On reste sur notre faim quand on sait que ce n’est, ni plus ni moins, qu’un retour aux effectifs du milieu des années 2010 (il y a moins de 10 ans, je vous renvoie au BP2015). Le fait d’inverser modérément la tendance ressemble, au passage, à une forme de reniement des choix passés. 

Ce n’est pas de nature à réduire significativement – malgré les efforts des agents – les délais de rendez-vous et de traitement des dossiers, de renforcer le temps dédié au suivi des bénéficiaires pour mieux répondre à leurs problèmes. 

Pas assez non plus pour permettre aux agents d’aller vers les personnes qui, tout en étant éligibles à certaines aides sociales, n’y ont pas accès. 

Et je ne parle même pas du problème d’attractivité dans le recrutement. J’en veux pour preuve le faible nombre de stagiaires accueillis dans la collectivité qui font le choix de postuler in fine au Département.

Cette évolution des effectifs dans le domaine social se fait principalement au détriment de la branche technique, en particulier des adjoints techniques, qui vont voir leur effectif réduit de 18 emplois l’an prochain. Depuis 2021, c’est près d’une cinquantaine de postes d’agents techniques qui disparait, par mesure d’économie. Dans une moindre mesure, les emplois administratifs sont aussi impactés par cette logique, avec une trentaine de postes perdus depuis 2021. 

Au cours des dix dernières années, la collectivité a supprimé plus de 120 postes d’agents. Le budget 2024 marque-t-il une inflexion ou une simple pause dans cette logique ? En d’autres termes, est-ce le signe que la majorité a pris conscience que sur le plan des ressources humaines, on était à l’os ?

Au vu de la politique salariale suivie, malgré des points qui ne nous posent pas de problème (à savoir les œuvres sociales, la formation), nous voterons contre ce rapport.

Je vous remercie. 

Mathieu Glaz