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 Bilan financier de l'année 2021

Monsieur le Président, Cher-e-s collègues,

Commenter un compte administratif après un changement d’exécutif est un exercice qui exige de la nuance, car l’actuelle assemblée n’est plus exactement celle d’il y a 15 mois et, bien que membre de la majorité qui a voté le budget 2021, vous n’étiez pas encore, Monsieur le Président, l’arbitre des choix et orientations politiques qui furent alors arrêtés. 

Vous en assumez néanmoins l’héritage et en revendiquez je crois la philosophie : maximiser les dépenses et minorer les recettes afin de présenter des résultats largement excédentaires, tout cela sans recourir à l’emprunt. Mais la feinte est depuis longtemps éventée, le présent document nous le prouve une fois encore. 

Au niveau des dépenses de fonctionnement, 586 millions d’euros de crédits avaient initialement été budgétés, portés à 602 millions il y a 6 mois par décision modificative (session du 1er octobre 2021). 579 millions ont finalement été dépensés, c’est-à-dire 19 millions de plus qu’en 2020 (3,4 % de hausse). 

Dans le même temps, les recettes de fonctionnement se sont avérées beaucoup plus élevées qu’annoncées : 631 millions d’euros étaient prévus au BP2021 ; ce sont finalement 124 millions de plus qui sont arrivés dans les caisses du Département (pour un total de 755 millions d’euros de recettes en 2021, + 8,2 % par rapport à 2020). 

On retient que les droits de mutation, en progression constante depuis bientôt 10 ans, ont finalement atteint un montant de 185 millions d’euros, 85 % de plus qu’espéré. Si elle ne présente pas que des avantages, la part de TVA reversée en compensation de la perte de la taxe sur le foncier bâti, s’est révélée pour cette première année une recette plus lucrative qu’attendue. 

C’est donc sans surprise que ce compte administratif affiche, comme les années passées, un résultat excédentaire. L’étonnement vient plutôt du montant record du millésime 2021 : 89 millions d’euros, et ce malgré les 76 millions d’euros de dépenses supplémentaires votées à l’automne quand vous vous êtes rendus compte que les caisses débordaient. Mais vous allez sans doute nous dire – à nous, caricatures d’une gauche dépensière – qu’il n’y a là qu’une prudence salutaire. 

Mais salutaire pour qui ? Quelle finalité doit avoir cet argent public ? 

Si tant est que le législateur nous en laisse la capacité dans les années à venir – certaines annonces électorales hier, avancées par un candidat qui compte je crois quelques fervents supporters dans votre majorité, n’ont rien pour rassurer de ce point de vue –, si tant est qu’on puisse encore en décider dans un proche avenir donc, le Département du Morbihan a les coudées franches pour répondre, à son niveau et dans l’exercice de ses prérogatives, aux défis sociaux et écologiques de notre temps. 

Puisque vous semblez manquer d’imagination, soyez assurés que les élus du groupe de gauche et écologiste ne manquent ni de réalisme ni d’idées innovantes. 

Je ne reviendrai pas aujourd’hui sur l’allocation de soutien à la jeunesse. L’argent nécessaire est disponible mais vous ne voulez pas entendre parler de cette démarche. Dont acte. 

Sur la précarité, quand on sait qu’en moyenne 35 % des Français pouvant bénéficier du RSA ne le demande pas, on peut faire mieux qu’ajuster à la baisse les lignes budgétaires qui lui sont dédiées au chapitre 17. 

Enfin, en termes d’investissements, le Département va pouvoir programmer rubis sur l’ongle la reconstruction des 2 collèges publics de Lanester, quel que soit le verdict des urnes dimanche prochain.

Mathieu GLAZ