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Discours de politique générale • 1er juillet 2021

 

Monsieur le Président,  

Mesdames et Messieurs, Chers collègues, 

Tout d’abord nos sincères félicitations à l’équipe majoritaire et en réalité à tous les élu.es, puisque que comme vous l’avez indiqué nous avons tous la légitimité d’avoir gagné cette élection sur notre canton. Félicitation Monsieur Lappartient vous voilà élu par votre majorité à la présidence du Morbihan.  

Le Groupe que nous constituons sera votre opposition (groupe constitué de Marie Le Borteff, Boris Lemaire, Myrianne Coché, Alain Caris, Catherine Quéric, Mathieu Glaz, Rozenn Métayer et donc moi-même), une opposition que nous souhaitons constructive mais exigeante.  

Tout d’abord comment ne pas aborder en premier lieu ce qui a été la principale caractéristique de cette élection : l’abstention. 

C’est un signe extrêmement inquiétant de déliquescence de notre démocratie, il n’est pas nouveau mais inédit. Il y a une urgence à reconstruire une démocratie bien plus représentative.  

Dans ce contexte, la méthode degouvernance de l’institution sera centrale et nous y serons très attentifs. 

Nous souhaitons que ce mandat nous permette, vous dans la majorité et nous dans l’opposition, de réellement débattre du fond et de nous écouter pour mieux servir en réalité notre territoire et ses habitants. Nous avons entendu un discours quelque peunouveau dans cet hémicycle : sur la question du social en général, sur la question du vieillissement de la population, sur le handicap, la transition écologique… Nous serons au rendez vous sur l’ensemble de ces sujet tant il y à faire pour l’ensemble des morbihannaise.  

Nous représenterons dans cetteassemblée les 83 389 Morbihannais et Morbihannaises qui ont porté leurs voix sur des candidats de gauche et écologistes, ils représentent plus de 43% des électeurs qui se sont déplacés au second tour. Le système électoral génèrecette représentation où votre groupe majoritaire de droite est surreprésenté mais cela ne fait pas pour autant disparaitre les aspirations, les valeurs et les besoins de ces habitants qui ont porté leurs voix sur la gauche et les écologistes.  

Nous vous souhaitons sincèrementde réussir face aux enjeux inédits qui sont face à nous :  

Il faudra gérer dans le même temps :  

- La fin de cette crise sanitaire tout enpréparant de possibles répliques, malheureusement le variant delta ne peut quenous inquiéter.     

- La crise sociale générée par la crise économiquedans un département où près d’un morbihannais sur 10 vit au-dessous du seuil de pauvreté. Il faut un pland’urgence social pour les plus fragiles de nos concitoyens. C’est l’occasion pour nous aussi d’avoir une pensée pour les 350 employés de Fonderie de Bretagne qui font face à la volonté de délocalisation de Renault. Le département n’a pas de compétence économique mais il serait de notre point de vue intéressant que celui-ci se rapproche de la région afin de faire cause commune et éviter demain 350 licenciements qui assurément viendraient alors impacter le tissu social morbihannais et qui de fait se retrouverait dans le champ de compétence de notre collectivité.    

- Le vieillissement de la population généré enpartie par de nouvelles installations d’habitants venant profiter de leursretraites dans notre beau département. Ce vieillissement génère des besoins multiples qui n’ont été que trop peu anticipés par la précédente majorité. Il va falloir mettre les bouchées doubles sur ce sujet. Il y va de la qualité de vie des plus anciens et de leur dignité.    

- Les enjeux liés aux différents handicaps, et le soutien des familles, nous avons tous et toutes rencontré dans nos campagnes des familles épuisées. Les lieux et solutions de répits doivent être développés pour permettre aux familles de se ressourcer de temps en temps. Le département devra également développer plus encore des politiques volontaristes permettant l’inclusion des personnes en situation de handicap à tous les âges de la vie.    

- La désertification des zones rurales : nous serons attentifs et soutiendrons les politiques qui permettent de revitaliser les zones les moins peuplées et aussi le redéploiement de services publics qui ont beaucoup souffert dans l’ancien mandat et dont la crise sanitaire a révélé à quel point ils sont utiles.    

- La crise écologique, le changement climatique, la perte de biodiversité massive sont des phénomènes qui, s’ils ne sont pas structurellement pris à bras le corps, menacent l’humanité sur cette planète… Le Morbihan doit faire sa part, et en le faisant créer ainsi un développement économique vertueux et durable. Décroissance des consommations énergétiques et de matières premières mais croissance de l’emploi, ne pas opposer l’un à l’autre.    

- Il faudra aussi gérer l’adaptation aux dérèglements écologiques déjà à l’œuvre ou à venir : le Morbihan ne sera pas épargné. Notre proximité à l’océan peut devenir une fragilité face à la montée des océans qu’il faut donc anticiper.    

- Dernier enjeu et nous en avons glissé un mot audébut de notre intervention : l’enjeu démocratique. De moins en moins d’électeurs lors des élections, de plus en plus de personnes indifférentes à la politique, il faudra prévoir des dispositifs multiples et innovants pourredonner l’envie à nos concitoyens de s’intéresser à la co-construction, au compromis, l’intérêt pour les communs, les autres, la gestion collective, l’échange.    

Vous avez pour vous des moyensexceptionnels laissés par votre prédécesseur, les fameux 55 millions d’euros d’excédent budgétaire. En réalité ces millions nous les devons en politique publique aux habitants du Morbihan. Moyens qui seront encore accrus par lafiscalité sur les mutations dans les années à venir au vu de l’envolée de l’immobilier.  

Nous avons entendu votre volonté du meilleur pour les Morbihannais et Morbihannaises et pour notre territoire.  

Simplement nos chemins ne sontpas les mêmes et fondamentalement nous pensons que vous sous estimez encore à quel point il nous faut transformer nos modes de vies, l’organisation du territoire pour répondre aux enjeux du siècle et répondre à l’urgence sociale. 

Donc face à ces urgences, nous ne voulons pas que ces 7 ans soient perdues. Nous souhaitons la réussite du territoire et ses habitants et nous n’hésiterons pas à enrichir vos propositions pour aller plus fort, plus vite, plus loin dès que nous pensons que vous allez dans la bonne direction, bien sûr nous nous opposerons quand nous considérerons que vous faites fausse route.  

Opposition constructive donc mais exigeante.  

Damien GIRARD - Président du groupe de Gauche et Écologiste